Nouvel An
Une nouvelle année
Est née
L'ancienne est morte
Et enterrée
Dans le cimetière du temps.
A minuit, les cloches sonnent
Pour l'an nouveau
Et non pour l'an passé.
Glorieuses funérailles
Tout le monde participe!
Pas de pleurs.
Ni chagrin, ni regret,
Ni fleurs, ni couronnes.
Pas une bougie,
Pas un cri, pas une larme,
Mais beaucoup de joie et
Une grande fête:
Diamants et confettis,
Champagne et beuveries
Coulent comme rivières.
Et dans l'ivresse,
On chante la liesse
De l'an nouveau-né.
Sur la tombe ces mots:
"Ci-gît l'an
né le premier Janvier
Qui ce soir
A trépassé".
Et dans la tombe on jette
Craintes et tristesse,
Illusions et promesses
Et désirs sans nombre
Réduits en cendres.
C'est le seul mot
Enterré
A minuit.
L'office est célébré
Par le grand prêtre,
Le Calendrier qui,
Consultant Chronos,
Fait son devoir,
Achève le rite,
En disant avec Pathos:
Et maintenant, tu retournes
A l'Infini.
Horia GRUYA